Réseau social? Microblogging? Jeu? Simple phénomène de mode? Créé en mars 2009 dans l'effervescente ville de New-York, Foursquare a atteint il y a plusieurs semaines déjà le million d'utilisateurs. Une application qui pousse encore plus loin nos relations avec les marques, en revenant, grâce à un réseau virtuel, vers les lieux réels des entreprises et de leurs produits. Quand le virtuel rend la réalité plus accessible (ou l'augmente) en transformant la ville en un immense terrain de jeu pour ses utilisateurs, mais aussi pour les marques.
1. Foursquare, qu'est ce que c'est?
À la fois un réseau social, du miccroblogging, un jeu et un guide urbain.
- Un réseau social : on se "connecte" à sa communauté, amis, relations ;
- Du microblogging : on résume ce qu'on fait, notre état d'esprit ou on partage des liens, des vidéos, dans ce cas-ci, on partage le lieu dans lequel on se trouve en temps réel ;
- Un jeu : en disant où on est, on obtient des points et on peut comparer son nombre de points avec son réseau de contacts ;
- Un guide urbain : Pour autant d'utilisateurs dans n'importe quelle ville du monde, Foursquare est un formidable outil pour trouver les bons plans des jungles urbaines. Les voyages deviennent plus intéressants lorsque les "locaux" indiquent leurs lieux préférés.
2. À qui s'adresse Foursquare?
À toutes les personnes équipées d'un téléphone intelligent, type Iphone ou Blackberry, qui possède une connexion Internet, parcequ'une partie de son succès vient justement du fait que c'est un outil purement et simplement mobile. Comme une connexion et un téléphone intelligent peuvent être onéreux, les concepteurs ont eu la brillante idée d'y intégrer une fonction qui permet d'utiliser Foursquare par l'envoi de textos.
3. Comment ça marche et à quoi sert Foursquare?
S'inscrire sur le site de Foursquare, se connecter sur son téléphone intelligent et commencer à "pointer" les endroits qu'on visite, quels qu'ils soient. Chaque "pointage" rapporte des points reliés à un système de double récompense dont les enjeux marketing sont colossaux.
- Le premier système de récompense est de prime-abord ludique, et n'est que la prémisse de l'utilisation de Foursquare. Un système de badges élaboré vous permet de voir où vous en êtes de votre évolution.
Exemple : Le badge du "Newbie" (désignant un nouvel utilisateur) est obtenu lors de la première utilisation. Il y a des badges lorsqu'on atteint 10 géolocalisations, 25, 50, et ainsi de suite. D'autres sont purement ludiques, comme le "School Night", lorsqu'on se situe dans une école après 3 heures du matin ou à New-York, le "Far Far Away", au-delà de la 59ème. Certains demandent un peu plus d'efforts, comme le "Swarm Badge", obtenu cette semaine pour la première fois à Montréal à l'occasion du Webcom, où 50 personnes ont pointé simultanément au même endroit.
Là où l'intérêt commercial prend le pas, c'est lorsque des entreprises développent leurs propres badges qui peuvent être obtenus grâce à une géolocalisation à des adresses présélectionnées, comme des adresses où on retrouverait en vente le produit de la dit-marque.
- Le second système est d'ordre purement commerciale, ce qui en fait un outil marketing très puissant. Les personnes qui se géolocalisent le plus à un même endroit obtiennent le titre de Maire (Mayor) et se voient offrir un produit de la part du commerçant. Évidemment le concept "d'habitué" récompensé par un petit extra n'est franchement pas nouveau, mais en connectant Foursquare aux profils Facebook et Twitter, tous les contacts sont ainsi informés de son statut créant non seulement une compétition entre "amis", mais surtout de mettre en avant la marque et le ou les produits de l'entreprise. Un bouche-à-oreille très puissant pour qui veut développer un marché. L'utilisateur attentif pourra aussi obtenir des offres spéciales via le réseau, sans pour autant être Maire d'un endroit.
4. Comment Foursquare peut-il être lucratif pour ses concepteurs?
Le service est gratuit autant pour les utilisateurs que pour les entreprises, mais les possibilités d'affaires offertes sont multiples. Dans une entrevue réalisée en décembre 2009 au Wall Street Journal, l'un des cofondateurs, Dennis Crowley, explique qu'ils travaillent sur des campagnes publicitaires basées sur l'expérience utilisateur. Le service offert aux entreprises (statistiques sur le nombre de pointage d'un utilisateur, nombre de pointage par jour, etc.) sont autant d'outils pour ajuster une stratégie marketing.
Et si un lieu n'est pas référencé dans Foursquare, l'utilisateur est invité à le recenser sur le réseau. Foursquare n'a même plus à chercher ses clients, ce sont ses utilisateurs qui les trouvent pour eux.
5. Quelles conséquences?
Le système de récompense a un avantage certain pour le consommateur avide d'essayer de nouveaux produits. Mais comme on le souligne très bien ici et là, "Big Brother is watching you". La possibilité, pour une personne malintentionnée, de savoir où on est au moment présent comporte des risques évidents pour la sécurité lorsque notre compte Foursquare est relié à un réseau social on a indiqué nos informations personnelles (telle que notre adresse).
La géolocalisation permet aussi aux entreprises de littéralement suivre ses clients à la trace et de personnaliser leurs offres en proposant des produits ou services à proximité des lieux visités. La publicité et la marque n'auront jamais été aussi proches l'une de l'autre. De l'argument mondialiste de l'accession à un réseau comme Internet on passe maintenant à l'hyperlocalisation qui n'est finalement que la suite logique des "qui-suis-je" (Facebook), "que fais-je" (Twitter), et "que dis-je" (blogue).
Foursquare a naturellement trouvé sa niche dans le "où suis-je" et il semble que ce réseau soit bien parti pour étendre sa toile.
dimanche 30 mai 2010
mercredi 26 mai 2010
Publicité : Puma veut aussi jouer le jeu
La coupe du monde de football imminente en Afrique du Sud nous a fait découvrir il y a quelques semaines ce beau et onéreux spot publicitaire que Nike a mis en forme pour célébrer cette grand-messe mondiale. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, attention les yeux, c'est plein d'étoiles.
Si Nike fait dans le grandiose, Puma sort les violons avec cette campagne qui rappelle les vrais valeurs du football : plus qu'un sport, une culture, une identité, l'appartenance à une nation. C'est l'image d'une Afrique passionnée par son sport.
Pour ceux qui ont vécu la coupe du monde en France en 1998, vous vous souviendrez sûrement de cet élan d'amour patriotique de la population, ce que ne manqua pas de remarquer le président de la République de l'époque, surfant alors sur cette vague pour remonter allègrement dans les sondages.
Cette campagne, créée par l'agence Syrup, est déclinée sous formes d'affichages, reprenant ainsi le "cœur"-même du clip sorti en mars (pour toutes les déclinaisons, c'est par ici). La symbolique, universel, ira-t-elle chercher le porte-monnaie des accrocs du football?
Si Nike fait dans le grandiose, Puma sort les violons avec cette campagne qui rappelle les vrais valeurs du football : plus qu'un sport, une culture, une identité, l'appartenance à une nation. C'est l'image d'une Afrique passionnée par son sport.
Pour ceux qui ont vécu la coupe du monde en France en 1998, vous vous souviendrez sûrement de cet élan d'amour patriotique de la population, ce que ne manqua pas de remarquer le président de la République de l'époque, surfant alors sur cette vague pour remonter allègrement dans les sondages.
Cette campagne, créée par l'agence Syrup, est déclinée sous formes d'affichages, reprenant ainsi le "cœur"-même du clip sorti en mars (pour toutes les déclinaisons, c'est par ici). La symbolique, universel, ira-t-elle chercher le porte-monnaie des accrocs du football?
lundi 24 mai 2010
Publicité : Dulux met de la couleur
Dulux lance une campagne mondiale avec ce vidéoclip tourné par Adam Berg, pour l'agence Euro RSCG London, dans différents pays sur 4 semaines (merci Fubiz). On se demande, en le regardant, si toutes ces images sont bien réelles. Mais là n'est pas le problème, il faut avouer que, réelle ou pas, il y aurait quelque chose de magique dans cette exécution, si la marque n'apparaissait pas à la fin. Mais comme c'est de la pub, il faut bien qu'une réalisation artistique se paie d'une façon ou d'une autre. C'est beau, c'est coloré, et ça se laisse bien regarder.
lundi 17 mai 2010
Publicité : Campagne Wateraid, choquer pour sensibiliser?
Attention, aux lecteurs de ce modeste blogue, âmes sensibles, s'abstenir. Le concours de vidéo viral présenté ici (merci gaduman) sert à sensibiliser la population (occidentale?) sur les conditions d'accès à l'eau, car faut-il le rappeler, l'or bleue ne coule pas à flots dans toutes les maisons du monde.
C'est l'association Wateraid (dont le site est très bien fait) qui a lancé ce concours de campagne virale, le but étant d'atteindre le sacro-saint et ô combien médiatique festival international de Cannes, plus précisément les Lions qui récompensent les meilleurs films publicitaires du monde.
Le buzz est créé (déjà presque 10,000 visionnements sur youtube.com en 24 heures) et va sûrement continuer de siffler dans les réseaux sociaux des internautes.
Jusqu'à un certain seuil, choquer peut avoir un effet positif sur la sensibilisation. Cependant un choc trop violent aurait presque l'effet inverse, et affecterait négativement la sensibilisation au niveau mémoriel sur le long terme. Et si on regarde cette vidéo, qu'on jugera sans doute du plus mauvais goût (et c'est le cas de le dire), on finira par oublier la cause qu'elle plaide. Force est d'avouer que c'est quand même bien fait (admettons que c'est un fake), et que l'objectif communicationnel est atteint, si celui-ci est de parler de l'association.
Malheureusement pour faire parler d'une marque/organisation/entreprise/produit, un des meilleurs moyens à court terme est de créer un buzz, et ça passe par ce genre de vidéo. Wateraid fait parler d'elle-même, en espérant qu'elle ait prévu un plan stratégique sur le long terme... À vous de juger.
C'est l'association Wateraid (dont le site est très bien fait) qui a lancé ce concours de campagne virale, le but étant d'atteindre le sacro-saint et ô combien médiatique festival international de Cannes, plus précisément les Lions qui récompensent les meilleurs films publicitaires du monde.
Le buzz est créé (déjà presque 10,000 visionnements sur youtube.com en 24 heures) et va sûrement continuer de siffler dans les réseaux sociaux des internautes.
Jusqu'à un certain seuil, choquer peut avoir un effet positif sur la sensibilisation. Cependant un choc trop violent aurait presque l'effet inverse, et affecterait négativement la sensibilisation au niveau mémoriel sur le long terme. Et si on regarde cette vidéo, qu'on jugera sans doute du plus mauvais goût (et c'est le cas de le dire), on finira par oublier la cause qu'elle plaide. Force est d'avouer que c'est quand même bien fait (admettons que c'est un fake), et que l'objectif communicationnel est atteint, si celui-ci est de parler de l'association.
Malheureusement pour faire parler d'une marque/organisation/entreprise/produit, un des meilleurs moyens à court terme est de créer un buzz, et ça passe par ce genre de vidéo. Wateraid fait parler d'elle-même, en espérant qu'elle ait prévu un plan stratégique sur le long terme... À vous de juger.
The Cleanest Shit Of The World - WaterAid from Bastien Chanot on Vimeo.
samedi 15 mai 2010
Publicité : La lingerie peut sauver des vies
Le porno chic a encore frappé. La marque de lingerie canadienne Fortnight (vive la feuille d'érable!) lance une campagne promotionnelle virale nommée "Super Sexy CPR". La recette est simple : des filles dévêtues, des gestes qui sauvent. Efficace? Oui. Ludique? Oui. Sexiste, provocant? Absolument.
Super Sexy CPR from Super Sexy CPR on Vimeo.
Via Fubiz.
C'est drôle comme la frontière entre publicité et message de prévention est bien mince, on se souviendra d'ailleurs de cette campagne publicitaire télévisée pour la croix rouge, mettant en scène Adrianna Karembeu. Je suis persuadé que Joe la pompe aura son mot à dire là-dessus...
Super Sexy CPR from Super Sexy CPR on Vimeo.
Via Fubiz.
C'est drôle comme la frontière entre publicité et message de prévention est bien mince, on se souviendra d'ailleurs de cette campagne publicitaire télévisée pour la croix rouge, mettant en scène Adrianna Karembeu. Je suis persuadé que Joe la pompe aura son mot à dire là-dessus...
Les gestes qui sauvent par Adriana Karembeu - kewego
jeudi 13 mai 2010
Presse : Des chiffres qui rassurent... un peu
NADbank publie le résultat d'une étude réalisée en 2009 sur la consommation de l'information dans les quotidiens, et les chiffres montrent qu'ils ont encore une forte présence dans le marché des médias. Plus de 77% des canadiens lisent au moins une fois par semaine un quotidien, qu'il soit imprimé ou en ligne. Cependant, ça ne signifie pas que les canadiens paient pour avoir accès à l'information.
- Un marché de lectorat canadien?
L'étude a porté sur 81 quotidiens canadiens et 2 quotidiens de Détroit. Pourquoi avoir inclut Détroit quand on s'intéresse au marché canadien? D'un point de vue géographique, Détroit touche la frontière canadienne et se trouve à environ 200km de London, en Ontario, et 400km de Toronto. Cette proximité expliquerait alors le choix de Détroit qui serait présent sur le marché canadien. L'étude montre là une lacune importante dans l'explication des choix des marchés de lectorat.
- Des journaux payants?
L'étude inclut également des informations de lectorat pour 60 journaux de quartiers hebdomadaires. Ce sont, pour la grande majorité d'entre eux, des journaux gratuits distribués directement dans nos boîtes à lettres, financés grâce à la publicité qui prend largement plus de place dans ces journaux que les contenus d'information. Ces journaux sont généralement propriétés de grandes entreprises de communication, tels Transcontinental, présents dans tous les arrondissements de Montréal, de Québec, en région et dans les autres provinces canadiennes. Évidemment on peut toujours questionner la validité de l'information, lorsqu'elle provient d'une seule et même source.
Si les habitudes de lectures des journaux des canadiens sont bonnes, c'est surtout parce que l'information vient de plus en plus vers nous, "gratuitement". Et si plus des 3/4 des canadiens lisent au moins une fois par semaine un journal en version papier ou en ligne, les hebdomadaires gratuits fournissent une bonne part de ces bons résultats. Encore une autre lacune de l'étude que de ne pas nous montrer les chiffres concernant les quotidiens d'information payants.
- Le papier, à recycler
Ce diagramme, disponible sur le site Internet de NADbank, montrent que les investisseurs ont raison de faire de la publicité imprimée. Les habitudes de lecture sur papier sont pour presque toutes ces villes canadiennes deux fois plus importantes que pour les lectures en ligne. Si la lecture en ligne est bien en dessous de la lecture imprimée, cela montre aussi que les manières de s'informer changent. Les fils de nouvelles auxquels on peut s'abonner sur les réseaux sociaux (entre autres Facebook et Twitter) permettent un rapide survol de l'information avec les grands titres, des liens et de brefs résumés des articles.
L'imprimé continue sa transformation entamée il y a une quinzaine d'années avec l'explosion d'Internet. Les habitudes changent et les formats avec.
Avec plus de 1 million d'exemplaires vendus de l'ipad, il sera intéressant de voir comment cette nouvelle plateforme technologique peut changer ou non la consommation d'imprimée. Une affaire à suivre...
- Un marché de lectorat canadien?
L'étude a porté sur 81 quotidiens canadiens et 2 quotidiens de Détroit. Pourquoi avoir inclut Détroit quand on s'intéresse au marché canadien? D'un point de vue géographique, Détroit touche la frontière canadienne et se trouve à environ 200km de London, en Ontario, et 400km de Toronto. Cette proximité expliquerait alors le choix de Détroit qui serait présent sur le marché canadien. L'étude montre là une lacune importante dans l'explication des choix des marchés de lectorat.
- Des journaux payants?
L'étude inclut également des informations de lectorat pour 60 journaux de quartiers hebdomadaires. Ce sont, pour la grande majorité d'entre eux, des journaux gratuits distribués directement dans nos boîtes à lettres, financés grâce à la publicité qui prend largement plus de place dans ces journaux que les contenus d'information. Ces journaux sont généralement propriétés de grandes entreprises de communication, tels Transcontinental, présents dans tous les arrondissements de Montréal, de Québec, en région et dans les autres provinces canadiennes. Évidemment on peut toujours questionner la validité de l'information, lorsqu'elle provient d'une seule et même source.
Si les habitudes de lectures des journaux des canadiens sont bonnes, c'est surtout parce que l'information vient de plus en plus vers nous, "gratuitement". Et si plus des 3/4 des canadiens lisent au moins une fois par semaine un journal en version papier ou en ligne, les hebdomadaires gratuits fournissent une bonne part de ces bons résultats. Encore une autre lacune de l'étude que de ne pas nous montrer les chiffres concernant les quotidiens d'information payants.
- Le papier, à recycler
Ce diagramme, disponible sur le site Internet de NADbank, montrent que les investisseurs ont raison de faire de la publicité imprimée. Les habitudes de lecture sur papier sont pour presque toutes ces villes canadiennes deux fois plus importantes que pour les lectures en ligne. Si la lecture en ligne est bien en dessous de la lecture imprimée, cela montre aussi que les manières de s'informer changent. Les fils de nouvelles auxquels on peut s'abonner sur les réseaux sociaux (entre autres Facebook et Twitter) permettent un rapide survol de l'information avec les grands titres, des liens et de brefs résumés des articles.
L'imprimé continue sa transformation entamée il y a une quinzaine d'années avec l'explosion d'Internet. Les habitudes changent et les formats avec.
Avec plus de 1 million d'exemplaires vendus de l'ipad, il sera intéressant de voir comment cette nouvelle plateforme technologique peut changer ou non la consommation d'imprimée. Une affaire à suivre...
jeudi 6 mai 2010
Publicité : Cinco de Mayo, quand le marketing transforme une commémoration en fête nationale
C'était hier le Cinco de Mayo (Comprendre 5 mai et non cinquième mayonnaise) et de nombreux latino-américains aux États-Unis célèbrent ce jour en consommant bière, téquila et mets mexicains. C'était aussi l'occasion pour le président américain de lancer le débat sur la réforme du système d'immigration. Ce n'est pourtant pas le jour de la fête nationale mexicaine, et c'est une fête bien moins célébrée au Mexique. Pourquoi cette fête est-elle alors si répandue aux États-Unis?
- De l'Histoire avec un grand H au Marketing avec un grand M.
Ce jour correspond à la victoire des mexicains sur les français venus récupérer une dette dans le Mexique de 1862. Elle est devenue populaire fin des années 1960 aux États-Unis lorsque un mouvement d'étudiants chicanos se cherchaient une journée pour souligner leurs ascendances mexicaines. Cette journée est sortie des milieux estudiantins pour atterrir chez les marketers, qui y ont vu une occasion en or pour vendre des produits dans une période de congé férié creuse, entre Pâques, en avril, et l'Independance Day, le 4 juillet.
Cette fête n'est d'ailleurs que très peu célébrée dans le monde, à part sur l'île de Malte, où c'est l'occasion d'y boire des bières mexicaines, et plus curieusement en Colombie Britannique où un club de chute libre y fait des sauts particuliers (le Cinco de Mayo Boogie!).
- Des bières, de la téquila, des chips... et de la pub!
Mais ça donne surtout l'occasion de voir quelques publicités savoureuses autour de ces boissons venues de nos cousins du sud, comme celle-ci qui parodie savoureusement les annonces pour des produits pharmaceutiques.
Et qui dit Tequila dit aussi bière mexicaine, la Corona! Les publicités pour les bières ont le plus souvent tendance à montrer le côté "mâle" de l'homme, rapidement rappelé à l'ordre ici.
On veut vendre un produit provenant d'Amérique centrale aux américains du nord, quoi de mieux pour vendre un produit "exotique" que de continuer dans cette série et de jouer la carte du touriste sur une plage dorée avec un ciel bleu azur.
À mentionner, le site Internet thecoronabeach.com, pas très original, prône un côté conservateur en affichant les mêmes thèmes que ces publicités.
- Un événement à vendre
Ce ne sont pas que les produits alcoolisés qui sont mis sur le devant de la scène. Cet article du NY Times nous explique que cette fête est l'occasion de vendre à peu près n'importe quoi, et la journée du Cinco de Mayo est devenu pour les entreprises qui s'y intéressent un événement promotionnel de deux semaines. Mais ça reste l'occasion pour les bières mexicaines de prendre le devant dans un marché saturé par des géants comme Heineken, ce dont se réjouit, on le devine, le président de Barton Beers, distributeur de la Corona.
Une petite dernière pour finir, à consommer avec modération...
- De l'Histoire avec un grand H au Marketing avec un grand M.
Ce jour correspond à la victoire des mexicains sur les français venus récupérer une dette dans le Mexique de 1862. Elle est devenue populaire fin des années 1960 aux États-Unis lorsque un mouvement d'étudiants chicanos se cherchaient une journée pour souligner leurs ascendances mexicaines. Cette journée est sortie des milieux estudiantins pour atterrir chez les marketers, qui y ont vu une occasion en or pour vendre des produits dans une période de congé férié creuse, entre Pâques, en avril, et l'Independance Day, le 4 juillet.
Cette fête n'est d'ailleurs que très peu célébrée dans le monde, à part sur l'île de Malte, où c'est l'occasion d'y boire des bières mexicaines, et plus curieusement en Colombie Britannique où un club de chute libre y fait des sauts particuliers (le Cinco de Mayo Boogie!).
- Des bières, de la téquila, des chips... et de la pub!
Mais ça donne surtout l'occasion de voir quelques publicités savoureuses autour de ces boissons venues de nos cousins du sud, comme celle-ci qui parodie savoureusement les annonces pour des produits pharmaceutiques.
Et qui dit Tequila dit aussi bière mexicaine, la Corona! Les publicités pour les bières ont le plus souvent tendance à montrer le côté "mâle" de l'homme, rapidement rappelé à l'ordre ici.
On veut vendre un produit provenant d'Amérique centrale aux américains du nord, quoi de mieux pour vendre un produit "exotique" que de continuer dans cette série et de jouer la carte du touriste sur une plage dorée avec un ciel bleu azur.
À mentionner, le site Internet thecoronabeach.com, pas très original, prône un côté conservateur en affichant les mêmes thèmes que ces publicités.
- Un événement à vendre
Ce ne sont pas que les produits alcoolisés qui sont mis sur le devant de la scène. Cet article du NY Times nous explique que cette fête est l'occasion de vendre à peu près n'importe quoi, et la journée du Cinco de Mayo est devenu pour les entreprises qui s'y intéressent un événement promotionnel de deux semaines. Mais ça reste l'occasion pour les bières mexicaines de prendre le devant dans un marché saturé par des géants comme Heineken, ce dont se réjouit, on le devine, le président de Barton Beers, distributeur de la Corona.
Une petite dernière pour finir, à consommer avec modération...
mardi 4 mai 2010
Télévision : Canwest ajoute une aile à son château
La crise économique continue de sévir. Shaw Communications vient d'acquérir les propriétés télévisuelles de Canwest, qui accusait une dette en 2009 de 3.9 milliards de dollars. Elle avait obtenu en automne dernier la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers. Petit retour sur une guerre à coup de millions... de communications.
- Comment Shaw prend le contrôle.
Shaw est présent dans la plupart des provinces canadiennes excepté le Québec. Basé en Alberta, elle a depuis sa création en 1966 conquérit le marché des câblodistributeurs. Elle a conclu dans les années 1990 un pacte de non-compétitivité avec Rogers qu'elle met fin en juillet 2009 avec l'acquisition de Mountain Cablevision en Ontario.
Shaw est aussi un radiodiffuseur et un télédiffuseur, d'abord par satellite, puis par câble. Elle acquiert en 2009 trois stations de télévision appartenant au groupe CTVglobemedia. Elle développe son réseau pour diffuser des canaux HD. Elle a obtenu l'autorisation en 2008 de construire un réseau de mobilité sans fil, la majorité dans l'ouest canadien.
- Qui est Canwest.
Canwest est aussi un câblodistributeur, possède de nombreux journaux et magazines (The Gazette à Montréal, le National Post ou le Ottawa Citizen, entre autres) et plusieurs stations de télévision dont Global, la plus importante, présente partout à travers le Canada, y-compris le Québec.
- Le poisson Canwest péché par un plus gros poisson?
Il semble que oui. Encore aujourd'hui Torstar, propriétaire du Toronto Star, viendrait de faire une offre pour acheter les éditions produites par Canwest, incluant les journaux précités. En achetant les propriétés télévisuelles de Canwest, Shaw se paie une présence média pancanadienne. "Nous croyons que la combinaison de contenu avec nos réseaux TV câble et satellite, et bientôt notre service sans fil, nous placera à la tête des compagnies de communication et de divertissement au Canada." a déclaré Jim Shaw, Président de Shaw, via un communiqué repris par Argent. Rien que ça...
- Quel avenir pour les régions
Cette acquisition pose indirectement la question des médias régionaux. Comment un si gros acteur peut-il encore investir dans des contenus locaux lorsque des contenus nationaux ont un prix de revient moins cher. Il faudrait alors légiférer afin qu'une corporation de cette taille investisse dans les productions locales (essayons d'être optimistes!). En regardant la grille de programmation de Global, on y voit de nombreuses productions provenant des États-Unis, pas vraiment rassurant lorsqu'on regarde le passé de Shaw Communications, qui ne cherche, avec ses nombreuses acquisitions, qu'à devenir l'unique fournisseur Internet, radio, télévision dans tout le Canada.
- Des médias Shaw en français?
Sa future présence au Québec devient une porte d'entrée géographique vers les provinces maritimes, où elle possède déjà plusieurs compagnies de câbles. Pour une présence plus marquée au Québec, Shaw n'aura pas le choix de prendre en compte les particularités linguistiques, sociales et culturelles de la province. Car son incursion dans la Belle Province est sûrement un moyen de devenir un acteur de la distribution d'Internet et du sans-fil, surtout lorsque certaines villes n'ont toujours pas accès à une connexion haute vitesse...
La convergence économique n'est jamais bon signe du point de vue de la production d'informations, car justement elle va n'offrir qu'un seul point de vue, certes sous des formes différentes. Les canaux ont beau être multiples, si la source reste la même, le choix importe peu. Le contrôle des communications est la pierre angulaire des nations, et si elle reste la main d'une seule personne, prenons garde alors à la pensée unique.
- Comment Shaw prend le contrôle.
Shaw est présent dans la plupart des provinces canadiennes excepté le Québec. Basé en Alberta, elle a depuis sa création en 1966 conquérit le marché des câblodistributeurs. Elle a conclu dans les années 1990 un pacte de non-compétitivité avec Rogers qu'elle met fin en juillet 2009 avec l'acquisition de Mountain Cablevision en Ontario.
Shaw est aussi un radiodiffuseur et un télédiffuseur, d'abord par satellite, puis par câble. Elle acquiert en 2009 trois stations de télévision appartenant au groupe CTVglobemedia. Elle développe son réseau pour diffuser des canaux HD. Elle a obtenu l'autorisation en 2008 de construire un réseau de mobilité sans fil, la majorité dans l'ouest canadien.
- Qui est Canwest.
Canwest est aussi un câblodistributeur, possède de nombreux journaux et magazines (The Gazette à Montréal, le National Post ou le Ottawa Citizen, entre autres) et plusieurs stations de télévision dont Global, la plus importante, présente partout à travers le Canada, y-compris le Québec.
- Le poisson Canwest péché par un plus gros poisson?
Il semble que oui. Encore aujourd'hui Torstar, propriétaire du Toronto Star, viendrait de faire une offre pour acheter les éditions produites par Canwest, incluant les journaux précités. En achetant les propriétés télévisuelles de Canwest, Shaw se paie une présence média pancanadienne. "Nous croyons que la combinaison de contenu avec nos réseaux TV câble et satellite, et bientôt notre service sans fil, nous placera à la tête des compagnies de communication et de divertissement au Canada." a déclaré Jim Shaw, Président de Shaw, via un communiqué repris par Argent. Rien que ça...
- Quel avenir pour les régions
Cette acquisition pose indirectement la question des médias régionaux. Comment un si gros acteur peut-il encore investir dans des contenus locaux lorsque des contenus nationaux ont un prix de revient moins cher. Il faudrait alors légiférer afin qu'une corporation de cette taille investisse dans les productions locales (essayons d'être optimistes!). En regardant la grille de programmation de Global, on y voit de nombreuses productions provenant des États-Unis, pas vraiment rassurant lorsqu'on regarde le passé de Shaw Communications, qui ne cherche, avec ses nombreuses acquisitions, qu'à devenir l'unique fournisseur Internet, radio, télévision dans tout le Canada.
- Des médias Shaw en français?
Sa future présence au Québec devient une porte d'entrée géographique vers les provinces maritimes, où elle possède déjà plusieurs compagnies de câbles. Pour une présence plus marquée au Québec, Shaw n'aura pas le choix de prendre en compte les particularités linguistiques, sociales et culturelles de la province. Car son incursion dans la Belle Province est sûrement un moyen de devenir un acteur de la distribution d'Internet et du sans-fil, surtout lorsque certaines villes n'ont toujours pas accès à une connexion haute vitesse...
La convergence économique n'est jamais bon signe du point de vue de la production d'informations, car justement elle va n'offrir qu'un seul point de vue, certes sous des formes différentes. Les canaux ont beau être multiples, si la source reste la même, le choix importe peu. Le contrôle des communications est la pierre angulaire des nations, et si elle reste la main d'une seule personne, prenons garde alors à la pensée unique.
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